dimanche 27 août 2017

Légende tibétaine

Recommençons en douceur et en restant dans le ciel avec une légende qui nous vient du Tibet.
Elle est racontée par Patrick Fishmann.
Les Bön proviennent d'une ancienne tradition spirituelle du Tibet, avant le bouddhisme.




Les larmes d'Avalokiteshvara

_ Tu m'as demandé pourquoi les Bön tâchaient de prévenir les événements en les déchiffrant dans le ciel ? je vais te répondre, te conter une histoire, j'ajouterai un secret, Bhuchung, pour fêter tes huit ans.
L'être humain baigne dans la vie du cosmos pris entre deux : d'un côté, le monde physique, les plantes, les animaux  et les êtres célestes; de l'autre, les divinités et les démons des sept royaumes. L'homme réside entre ces forces, ballotté par les orages, pris dans la bourrasque. Tout l'influence et il se laisse malmener. Il faut être un bouddha pour échapper au pouvoir des plaisirs et des peines. Ce monde propose un mélange d'agrément et de douleur. C'est une situation propice pour envisager la voie de l'éveil.
Les Bön se sont demandé s'ils pouvaient prévenir les invasions. Ils ont observé les états d'âme pour voir s'ils attiraient fortunes et calamités. Ils ont cherché à saisir la nature des êtres magiques pour les éviter, les attirer ou se les concilier. Enfin, ils ont médité sur la vie des grands êtres qui éclairent la voie.

Quand Maya vit en songe un éléphant blanc venir des montagnes, portant dans sa trompe un lotus, le roi convoqua les brahmanes astrologues afin d'interpréter le rêve. On attendit de leur prophétie un grand monarque ou un grand maître. Ainsi naquit Siddhârta Gautama, qui devint, comme tu le sais, le Bouddha.
On avait aussi prédit le retour de Shakyamuni. Emanant du cœur d'Amithaba, le bouddha de la compassion, apparut un petit garçon de ton âge, assis sur un lotus. Ce Guru Rinpotche, je t'en ai parlé. je t'ai dit pour le dalaï-lama, comme on l'avait cherché, puis trouvé. Comme ça, pour bien d'autres. Mais je t'ai promis un secret pour tes huit ans, alors voilà :
Tu sais que notre guide, Tchenrezi, est venu secourir et illuminer le Tibet. Moi, je le nomme Avalokiteshvara parce qu'on l'appelait comme ça, quand j'étais petit dans les montagnes. Comme il vit que tous les êtres de l'univers souffraient sur le sentier baigné d'étoiles, il versa deux larmes. Celle qui coula de son oeil droit devint Tara verte, tandis que la perle qui jaillit de son oeil gauche se transforma en Tara blanche. Tara veut dire étoile, elle est la compagne et la mère de tous les bouddhas. Dans son coeur bat la sonorité tam, verte, posée sur une lune. Belle, souriante, tara-étoile a seize ans, le teint des émeraudes et tient devant son coeur un lotus épanoui à  l'oreille. Elle donne naissance à l'idée d'éveil, le Dharma qui illumine tous les êtres comme la lumière du soleil et de la lune.




Tara est celle qui libère
Et protège les êtres
De toutes les peurs,
De toutes les souffrances,
Quelles qu'elles soient.
Pour elle, chacun est son enfant sur la voie. Il chevauche une montagne, à la fois fragile, fort, tel un perce-neige. Elle veille à ses côtés pour l'aider à traverser le Samsâra et dompter pacifiquement les puissances qui risquent de le faire tomber. Tu peux l'appeler, elle vient, elle veille à ce que les démons ne t'emportent pas. Chaque fois que tu auras besoin, elle te sauvera. Que tu l'imagines sous l'une de ses vingt et une apparences ou que tu la rencontres sous l'aspect d'une femme au coeur pur. C'est le secret, Bhushung, quelles que soient les influences, les forces à l'oeuvre, les raffuts provoqués par les démons, sur ton sentier baigné d'étoiles, ces deux larmes te porteront.




Dans mon village, on raconte qu'Avalokiteshvara fut jadis un singe de la vallée de Yarlung, que Tara-étoile-qui-sauve errait sous la forme d'un yeti. Ils s'étaient rencontrés, dit-on, pour finalement s'aimer et donner naissance à six enfants, les premiers hommes. Petit, sers-toi de ces images de notre folklore, crées-en de nouvelles, les moines ont parfois tendance à s'imaginer qu'une vie d'homme est préférable à une incarnation de femme ou qu'un singe est meilleur qu'un yeti. Tchenrezi sur le mont Potala a entonné dix millions de fois le mantra de Tara, à l'intention de tous les êtres. Chante avec lui l'étoile, bois les larmes qui éveillent et chevauche ta montagne, bon chemin et bon anniversaire Bhuchung !



dimanche 20 août 2017

Le ciel étoilé

La nuit étoilée : l'été est un moment privilégié pour l'observer et découvrir les étoiles, rêver, chercher les mondes lointains ou simplement admirer sa beauté.

Les tableaux de la nuit étoilée de Vincent van Gogh m'ont toujours paru étrangement lumineux et comme beaucoup d'autres, je me suis demandée ce qu'il cherchait en peignant cette nuit.
Et il semble qu'il ait été fasciné par les couleurs, les chatoiements et la lumière des étoiles plus que par une recherche mystique comme on a pu le croire.
Cette lettre à son frère montre bien le sens de son travail :




"Je veux maintenant absolument peindre un ciel étoilé. Souvent, il me semble que la nuit est encore plus richement colorée que le jour. Colorée des violets, des bleus et des verts des plus intenses.
Lorsque tu y feras attention, tu verras que certaines étoiles sont citronnées, d'autres ont des feux roses, verts, bleus, myosotis. Et, sans insister davantage, il est évident que pour peindre un ciel étoilé, il ne suffit point du tout de mettre des points blancs ou  noirs sur du ciel noir ou bleu.
Le ciel étoilé, peint la nuit-même sous un bec de gaz. Le ciel est bleu-vert, l'eau est bleu de roi, les terrains sont mauves, la ville est bleue et violette, le gaz est jaune et ses reflets sont or roux et descendent jusqu'au bronze-vert. Sur le champ bleu-vert du ciel, la grande ourse a un scintillement vert et rose dont la pâleur discrète contraste avec l'or brutal du gaz. Deux figurines colorées d'amoureux à l'avant-plan."



Sa description est une ode aux couleurs et à cette lumière particulière de la nuit. Et correspond parfaitement à ce que l'on ressent devant son tableau.
Il compare aussi les étoiles à des points sur une carte, des points de repère qui nous montrent le chemin vers chaque étoile, vers un voyage que l'on ne pourra entreprendre que lorsque nous serons morts. 

Lamartine aussi , avec tout son romantisme nous décrit l'arrivée du ciel nocturne. Elle est moins colorée que celle de Van Gogh mais très imagée !

"Alors ces globes d’or, ces îles de lumière, 
Que cherche par instinct la rêveuse paupière, 
Jaillissent par milliers de l’ombre qui s’enfuit, 
Comme une poudre d’or sur les pas de la nuit ; 
Et le souffle du soir qui vole sur sa trace 
Les sème en tourbillons dans le brillant espace. 
L’œil ébloui les cherche et les perd à la fois : 
Les uns semblent planer sur les cimes des bois, 
Tels qu’un céleste oiseau dont les rapides ailes 
Font jaillir, en s’ouvrant, des gerbes d’étincelles. 
D’autres en flots brillants s’étendent dans les airs, 
Comme un rocher blanchi de l’écume des mers ; 
Ceux-là, comme un coursier volant dans la carrière, 
Déroulent à longs plis leur flottante crinière ; 
Ceux-ci, sur l’horizon se penchant à demi, 
Semblent des yeux ouverts sur le monde endormi ; 
Tandis qu’aux bords du ciel de légères étoiles 
Voguent dans cet azur comme de blanches voiles 
Qui, revenant au port d’un rivage lointain, 
Brillent sur l’Océan aux rayons du matin." 





Lever la tête et contempler à notre façon ce spectacle offert par l'univers : pour ma part, je suis toujours partagée entre l'émerveillement de la découverte de tous ces mondes lointains qui s'allument sous nos yeux et le désir de les reconnaître, de les nommer pour les retrouver d'un jour à l'autre. Pouvoir me dire : oui, cette étoile est bien là, toujours présente et cette planète telle Saturne ou Jupiter la semaine dernière, m'accompagne lorsque je sors le soir sous la voûte céleste. L'émotion, elle, est toujours la même ...


mardi 8 août 2017

Découvrir ses racines en Ardèche


C'est toujours un moment fort de prendre une semaine pour se pencher sur soi. Fin juillet, grâce au stage d'astrologie en Ardèche, j'ai pu me retrouver dans cette situation et c'est toujours un grand bonheur, même si tous les moments ne sont pas que plaisir ! Car le thème de cette année, l'astro-psychogénéalogie n'était pas de tout repos !
Il nous fallait en effet découvrir de quel terreau se nourrissent nos racines, à travers notre thème natal, les informations dont nous disposions sur notre lignée d'origine et nos souvenirs d'enfance.
Notre semaine fut très dense, nous avons tous beaucoup découvert sur nous-mêmes à travers notre thème natal.
Nous sommes accueillis aux Jardins intérieurs, par Existence qui nous permet de passer une semaine tranquille, sans souci du quotidien, une semaine pour nous consacrer à l'astrologie et nous découvrir.
Avons-nous inquiété les participants aux autres stages, avec notre langage symbolique bien particulier ? Sans doute un peu mais nous avons essayé de leur expliquer ce qui nous animait et pourquoi nous sommes aussi passionnés par notre sujet.
Il faut dire que nos animateurs nous ont gâtées (oui, nous n'étions que des femmes !).
Sylvie Lafuente Sampietro, notre référence en astrologie sait interpréter nos problèmes et les traduire en solutions possibles, nous mettre sur la voie du sens d'un rêve fait dans la nuit et transformer un conflit qui s'installe en leçon pour comprendre l'objet de notre stage. Son enseignement nous permet à toutes de grandir en connaissance de nous-mêmes et des autres. Les haïkus inspirés, les musiques qui parlent à notre âme et les moments de méditation de Jean-Philippe Cand nous ont permis d'intégrer sans trop de douleur les souffrances et les tourments de nos vies pour les transformer. Et Eliane, notre fée est toujours là quand nous avons besoin d'une oreille ou d'une épaule, ou encore pour interpréter et traduire les éléments de notre thème. Bref, une équipe très complète.



Le contenu de l'enseignement, je vous en ai déjà parlé dans un précédent billet sur l'astro-psychogénéalogie.
Nous avons pu découvrir de quel type de famille nous sommes issus, la structure plutonienne liée au matriarcat, la structure neptunienne, liée au patriarcat ou la structure uranienne, liée au désir de liberté. Puis nous avons examiné les domaines de notre vie où se jouent les interactions entre notre famille, nos ancêtres et nous. Nous avons recherché les blocages et les empêchements d'avancer, nous avons tenté de comprendre ce que nous devions lâcher et cela nous a permis de terminer dans la joie car nos familles nous ont aussi légué la force de vivre et de transcender ces problèmes.

Le stage s'est ainsi terminé sous un soleil très chaud, et les au revoir à notre famille de cœur créée pendant cette semaine étaient emprunts de joie et d'amour.
Nous nous retrouverons certainement l'année prochaine autour d'un nouveau sujet, avec toujours autant de bonheur.

Pour témoin de cette belle atmosphère qui nous a guidés, je retranscris ici deux haïkus que Jean-Philippe m'a autorisée à partager avec vous :

Traverser ses peurs
Faire face aux vents contraires
Oser son propre chemin

S'ouvrir à l'infini
Espérer contre toute attente
Goûter la fraîcheur
De chaque instant

Jean-Philippe Cand