mercredi 26 novembre 2014

Histoires du temps qui passe



L’âge, le passé, l’instant présent, l’avenir : le décompte du temps est une notion créée pour nous faciliter la vie mais qui ne correspond pas à ce que nous ressentons. Voici quelques impressions sur le temps qui passe.

« Entrer dans l’âge adulte est une naissance. C’est un passage difficile. Beaucoup le refusent parce qu’ils ne veulent affronter ni la souffrance d’être seuls, ni la liberté d’inventer leur propre vie. »
Henri Gougaud



« En prenant de l’âge, on s’aperçoit que tout vous a été donné dans vos jeunes années, que des événements infimes, qui nous ont paru tels sur le moment, vous ont marqué pour la vie. Et qu’au fond, vous avez beau avoir des cheveux blancs, ce qu’il y a d’essentiel en vous, c’est l’enfant. »
Henri Troyat

« Rien n’est mort de ce qui n’existe pas encore.
Près du passé luisant, demain est incolore. »
G. Apollinaire

« Il est bon de franchir chaque jour une étape. Comme l’eau vive qui ne s’attarde nulle part, hier s’est enfui, l’histoire d’hier elle aussi est passée. Il convient aujourd’hui de conter une histoire nouvelle. »
Rûmi



L’idée d’une histoire nouvelle chaque jour, d’une naissance à notre vie, d’une coloration à venir pour nos jours et de la persistance malgré tout de l’enfant en nous : voilà des sensations bien réelles de notre relation au temps qui s’écoule. 



dimanche 16 novembre 2014

S'élancer vers les champs lumineux et sereins

Je voulais vous parler de la conférence d'astrologie mondiale du 5 décembre dont le titre "Agir en toute lucidité" nous demande d'être tout sauf passif dans notre monde qui peut paraître complexe, difficile à saisir, voire même sans grand espoir.
Et puis j'ai retrouvé ce poème de Baudelaire : Elevation.
Je me suis élancée au-dessus du monde, loin des difficultés, au milieu des champs lumineux et sereins, pour un voyage à la recherche du bonheur au travers du langage poétique. Magnifique !


Élévation


Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;

Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !

Charles Baudelaire (Les fleurs du mal)


 

   Il faut bien revenir sur terre et forte de ce voyage, je me suis replongée dans le texte de la conférence de Sylvie Lafuente Sampietro :
"Dans un climat politique international et national des plus obscur où nous ne savons plus vraiment à quoi et à qui faire confiance, il s’agit de faire des choix et d’agir pour construire un monde auquel nous avons envie d’appartenir. C’est le défi que nous lance le septième et dernier carré Pluton / Uranus en 2015.
Depuis la conjonction des deux planètes en 1966, une révolution intellectuelle et technologique est en marche qui modifie radicalement l’équilibre ancien et notre façon de penser. Plutôt que de se laisser polluer par un climat délétère, il s’agit d’engager nos vies, de suivre nos inspirations, de respecter nos valeurs humaines et spirituelles dans les cadres où nous sommes.

Comment prendre le recul nécessaire ? Comment se protéger du désespoir et des conflits inutiles ? D’où provient l’inspiration humaniste, solidaire et spirituelle ? Comment laisser jaillir la lumière ?"



Les champs lumineux et sereins, c'est à nous de les créer !
Comment ?
Chacun a sa  propre voie mais la conférence devrait nous donner des pistes, pour ne pas nous abandonner à la critique permanente, pour ne pas baisser les bras, pour être les créateurs de ce monde sans attendre des miracles venus d'ailleurs.
C'est ici, et beaucoup l'ont déjà compris, que le monde futur se fabrique, nous avons cette possibilité d'en être les acteurs.
Il me semble que cette conférence, loin de dresser un constat déprimant de toutes les problématiques du monde, sera l'occasion de nous redonner de l'espoir.

Rendez-vous donc le 5 décembre à la Maison du tourisme de Grenoble à 20h30 pour ce moment de lucidité et d'espérance.


Terminons avec un autre éclairage, celui de Matthieu Ricard à propos du bonheur : sa vision reprend les mêmes principes. 
  "Changer notre vision du monde n’implique pas un optimisme naïf, pas plus qu’une euphorie artificielle destinée à compenser l’adversité.
Tant que l’insatisfaction et la frustration issues de la confusion qui règne en notre esprit seront notre lot quotidien, se répéter à longueur de temps : “je suis heureux !est un exercice aussi futile que repeindre un mur en ruine.
La recherche du bonheur ne consiste pas à voir la “vie en rose”, ni à s’aveugler sur les souffrances et les imperfections du monde.
Le bonheur n’est pas non plus un état d’exaltation que l’on doit perpétuer à tout prix, mais l’élimination de toxines mentales comme la haine et l’obsession, qui empoisonnent littéralement l’esprit.
Pour cela, il faut acquérir une meilleure connaissance de la façon dont fonctionne ce dernier et une perception plus juste de la réalité."

Matthieu Ricard

dimanche 9 novembre 2014

Stages d'été




Vous pouvez voir depuis cette semaine une nouvelle video sur notre site où Sylvie Lafuente Sampietro parle des stages d'été à Existence (aux Jardins Intérieurs en Ardèche près d'Aubenas).
En l'écoutant, je me suis remémorée les stages que j'ai moi-même suivis et toutes les traces qu'ils ont laissé en moi. En voici quelques-unes, glanées dans mes souvenirs. 

Comme le dit justement Sylvie, nous venons dans ces stages chercher une façon de nous découvrir à travers l'astrologie. A chaque année son sujet, à chaque année la découverte d'une partie de soi.
J'ai commencé avec la découverte de l'intensité d'être, un stage sur Lilith.Comment oublier l'union entre les membres du groupe que nous avions créée à cette occasion ? Au-delà du thème qui touche chacun d'entre nous, le thème du stage interagit avec tout le groupe et chaque année voit une nouvelle ambiance. Avec Lilith, nous étions une tribu. Et cette tribu reste reliée par ce souvenir même après des années. Nous étions cet été-là partis à la découverte de l'intensité, de l'état de nature, du lâcher prise pour atteindre l'initiation à la plénitude d'être. 

Nous nous retrouvons chaque année sous le tilleul, une gloriette en bois s'est construite tout autour petit à petit et nous y formons ensemble un cercle, tantôt grand pour la découverte, tantôt plus intime pour le partage de nos expériences et de nos émotions. Le soir, sous le chêne, nous méditons, souvent en musique et toute la journée s'imprime en nous.




J'ai souvenir d'un stage sur le sens de notre vie où nous étions à la fois émerveillés et pleins de doute à l'idée de ce que la vie nous demandait d'accomplir. Sylvie nous avait alors rassurés avec ces paroles attribuées à Nelson Mandela :
 " Notre peur la plus profonde n'est pas que nous ne soyons pas à la hauteur,
Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toutes limites.
C'est notre propre lumière et non notre obscurité qui nous effraie le plus."
Et nous avions terminé le stage avec de magnifiques textes. Chacun d'entre nous y avait écrit la prophétie éclairant son rôle dans cette vie.

Je nous revois lors du stage sur Pluton, tels une grande famille, tentant de nous aider mutuellement dans nos difficultés familiales pour devenir plus lucides, plus authentiques. J'ai moi-même lors de ce stage été le sujet d'une constellation astrologique, souvenir incroyable où j'ai pu assister à la représentation de ma psyché. Nous nous retrouvons souvent, d'un stage à l'autre, les anciens, celles et ceux de Grenoble, celles et ceux qui se joignent à nous pour tenter l'expérience.

Je n'ai pas pu participer au stage de l'été dernier sur la relation d'amour. Je l'ai regretté même si d'autres joies m'ont accompagnée. Mais ce moment que l'on s'accorde pour être avec soi, pour retrouver des amies, pour partager des émotions inoubliables, m'a manqué, c'est vrai.



Vous pouvez retrouver la video sur les stages à Existence sur notre site avec beaucoup d'informations et le programme des stages de l'été prochain (onglet "stages" du site  www.astrologie-humaniste-appliquee.fr/).

dimanche 2 novembre 2014

Hokusaï le vieux fou de peinture



J'ai découvert la vie d'Hokusaï grâce à un livre de François Place : Le vieux fou de dessin il y a une dizaine d'années.
Ce peintre japonais plus connu depuis le tsunami de 2011 qui a vu son tableau : la Grande vague de Kanagawa utilisé partout comme symbole m'a depuis lors fascinée.
Il semble avoir eu mille vies et ses œuvres forment un merveilleux tableau de la vie quotidienne du XIXe siècle au Japon.
J'étais donc totalement comblée de me retrouver par un beau dimanche matin, au Grand Palais à Paris, pour voir la grande exposition qui lui est consacrée.




Et je ne fus pas déçue !
Quel foisonnement ! Toute l'histoire de cet artiste se trouve présentée là, des premières estampes commerciales bon marché aux dernières peintures sur le monde animal et végétal,
J'y ai retrouvé bien sûr la fameuse vague, monstrueuse vague qui s'apprête à déferler sur les barques de pêcheurs tandis qu'au loin se distingue, minuscule, le cône du mont Fuji. Le temps semble arrêté, la vague vivante, elle bouillonne d'écume, on la voit prête à s'écrouler. Par la seule magie du dessin, Hokusaï a fixé pour l'éternité les deux éléments les plus fluides de l'univers : l'eau et le temps.




J'ai beaucoup admiré les tableaux de fleurs et oiseaux,la beauté des couleurs, la précision des formes et la représentation minutieuse de la nature.

Les dessins de la vie quotidienne occupent une place importante : des pages de dessins avec  des scènes très vivantes que l'on a dit préfigurer les mangas.




Hokusaï a utilisé quantité de noms d'artiste : à chaque période son nom, à chaque période sa façon de dessiner ou de peindre et à chaque période un support : les dessins commerciaux bon marché, les illustrations de poèmes, les manuels pour artistes, les manuels de peinture, les estampes "du monde flottant", la liste est très longue.




Cette peinture pleine de détails reste un mystère : tout semble de prime abord stylisé, tout est dessiné avec une précision et un sens du détail incroyables et le tout est extrêmement vivant. J'ai fait là une découverte passionnante que je tenais à vous faire partager un tout petit peu...