dimanche 26 janvier 2014

Hymne à la vie



On parle beaucoup du bonheur en ce moment. Parlons donc de la joie : voici deux textes qui parlent  de la joie d'être en vie et de la jouissance de la vie comme d'une action de grâces. "La joie est la matière la plus rare dans ce monde " nous dit Christian Bobin.




"Tu sors de la forêt. Les brouillards se sont dissipés. Tes blessures ont cicatrisé. Une force sereine t'habite. Sous ton œil renouvelé, le monde a revêtu d'émouvantes couleurs. Tu as la conviction que tu ne connaîtras plus l'ennui, ni le dégoût, ni la haine de soi, ni l'épuisement, ni la détresse. Certes, le doute est là, mais tu n'as plus à le redouter. Car il a perdu le pouvoir de te démolir. D'arrêter ta main à l'instant où te vient le désir de prendre la plume. La parturition a duré de longues années, d'interminables années, mais tu as fini par naître et pu enfin donner ton adhésion à la vie.


Depuis cette seconde naissance, tout ce à quoi tu aspirais mais qui te semblait à jamais interdit, s'est emparé de tes terres : la paix, la clarté, la confiance, la plénitude, une douceur humble et aimante. Parvenu désormais à proximité de la source, tu es apte à faire bon accueil au quotidien, à savourer l'instant, t'offrir à la rencontre. Et tu sais qu'en dépit des souffrances, des déceptions et des drames qu'elle charrie, tu sais maintenant de toutes les fibres de ton corps combien passionnante est la vie."

Extrait de Lambeaux (Charles Juliet)




"Nous n'avons pas à regarder vers qui dispense. Ce serait indiscrétion de vouloir surprendre le geste du donneur. Baissons les yeux. Le soleil absolu d'où tout rayonne n'est pas pour être vu de nous. Contentons-nous du rayonnement sans prétendre scruter la source. La vraie façon de regarder vers Dieu est de regarder vers le monde et de l'accueillir comme un don... Le consentement à jouir renferme la véritable humilité. L'acte de jouissance est la véritable action de grâces s'il s'accompagne d'humilité et de reconnaissance. C'est l'acte religieux par excellence, acte de communion avec la puissance insondable, inscrutable, mais inlassablement généreuse qui est nature et source de la nature. Il faut jouir religieusement, c'est-à dire dans le respect de ce qui est joui, la ferveur, l'attention sérieuse, la conscience du mystère."
Marcel Conche, à propos de Montaigne. Cité par Frédéric Lenoir dans "Du bonheur- Un voyage philosophique"



dimanche 19 janvier 2014

Saturne, belle et mal-aimée



Depuis quelques années, la sonde Cassini observe Saturne, ses anneaux et ses satellites et nous livre des points de vue extraordinaires sur ce monde que l'on aperçoit comme un point dans le ciel.
Ces images fascinantes nous montrent toute la complexité de cette planète, la dernière du système solaire visible à l’œil nu depuis la terre, avec ses anneaux, ses ouragans immenses, ses cinquante-six satellites.




Les poètes de jadis ne connaissaient  pas toute cette beauté et pour eux, comme pour les anciens astrologues, Saturne est maléfique, symbole de la peur et de la mort.

Voici d'abord le Saturne de Victor Hugo, dans les contemplations :

Saturne ! sphère énorme ! astre aux aspects funèbres !
Bagne du ciel ! prison dont le soupirail luit !
Monde en proie à la brume, aux souffles, aux ténèbres !
Enfer fait d'hiver et de nuit !

Son atmosphère flotte en zones tortueuses.
Deux anneaux flamboyants, tournant avec fureur,
Font, dans son ciel d'airain, deux arches monstrueuses
D'où tombe une éternelle et profonde terreur.

Ainsi qu'une araignée au centre de sa toile,
Il tient sept lunes d'or qu'il lie à ses essieux ;
Pour lui, notre soleil, qui n'est plus qu'une étoile,
Se perd, sinistre, au fond des cieux !

Les autres univers, l'entrevoyant dans l'ombre,
Se sont épouvantés de ce globe hideux.
Tremblants, ils l'ont peuplé de chimères sans nombre,
En le voyant errer formidable autour d'eux !




Et Brassens ne le réhabilite pas :

Il est morne, il est taciturne
Il préside aux choses du temps
Il porte un joli nom, Saturne
Mais c'est un Dieu fort inquiétant
Il porte un joli nom, Saturne
Mais c'est un Dieu fort inquiétant




Quant à Verlaine, il n'est pas tendre avec les Saturniens dans ses poèmes du même nom :

Or ceux-là qui sont nés sous le signe SATURNE,
Fauve planète, chère aux nécromanciens,
Ont entre tous, d'après les grimoires anciens,
Bonne part de malheur et bonne part de bile.
L'Imagination, inquiète et débile,
Vient rendre nul en eux l'effort de la Raison.
Dans leurs veines le sang, subtil comme un poison,
Brûlant comme une lave, et rare, coule et roule
En grésillant leur triste Idéal qui s'écroule.
Tels les Saturniens doivent souffrir et tels
Mourir, — en admettant que nous soyons mortels, —
Leur plan de vie étant dessiné ligne à ligne
Par la logique d'une Influence maligne.



 

Et pourtant...
Certes, Saturne représente nos limites en astrologie, dont la mort fait partie, mais à celui qui veut bien emprunter le chemin qu'il nous propose, il va conduire à réaliser l'équilibre entre corps et esprit, entre la sensibilité et la volonté, entre l'intuition et la logique et entre le féminin et le masculin.
Cet équilibre réalisé nous conduira à rien de moins qu'à la sagesse.
Voilà qui nous permet de mieux apprécier les magnifiques images de la sonde Cassini, et qui nous prouve également que les merveilles de Saturne se méritent :  persévérance et discipline sont au rendez-vous car la sonde a mis 7 ans pour arriver près de Saturne, elle est en orbite depuis 2004 et devrait y rester jusqu'en 2017 ! 

dimanche 12 janvier 2014

Résolution pour l'année et ( au-delà)

Je l'ai lue dans le Monde des religions, c'est une citation de Denise Desjardins et pour moi, elle sonne comme les résolutions que l'on prend en début d'année :




"Chaque être humain porte, enfoui en lui, un germe d'éveil, dans un état latent. Pour parvenir à la symbiose avec tous les êtres, tout l'espace, et finalement ne faire qu'un avec l'infiniment vaste, ce potentiel d'éveil doit être développé. Mais la plupart des personnes l'ignorent ou ne s'en préoccupent guère. Swâmi Prajânpad disait d'ailleurs : "L'homme a des possibilités infinies, mais des probabilités limitées !" Nourrir le germe d'éveil est le but de la vie humaine. C'est à cela que sert la méditation : calmer son individualité, apprendre le détachement, donner de l'attention et de l'énergie pour nourrir cette possibilité d'éveil. Ne pas le faire, c'est passer à côté du vrai sens de la vie."




En réalité, bien plus que sur une résolution ponctuelle, nous sommes ici sur le chemin qui donne sens à une vie, loin des feux de paille de début d'année. Et comme en écho, un peu plus loin dans le magazine, cette phrase du grand maître du Tao, Zhuangzi :

"Tu dois d'abord cesser de vouloir à tous vents ! Laisse l'infini te remuer !"

Ce début d'année est décidément porteur de signes ! 

mardi 7 janvier 2014

Ateliers astrologiques

En ce début d'année, notre association vous propose de partir à la découverte du féminin et du masculin en nous.
Notre thème natal peut nous aider à comprendre la manifestation de notre partie féminine et de notre partie masculine, que nous soyons homme ou femme.
Les deux ateliers astrologiques que nous vous proposons vont nous permettre de partir à la recherche de ces deux pôles de notre personnalité.

Voici la présentation de ces ateliers qui seront animés par Sylvie Lafuente Sampietro :





"Découvrir le féminin en nous"
Comment le féminin se manifeste à travers moi

Nous voyons souvent le féminin comme un archétype conditionné par notre culture. L’astrologie nous indique des formes multiples de féminité, que ce soit sur un plan individuel ou collectif. Venez découvrir par vous-même dans votre thème astrologique comment le féminin est représenté et ses caractéristiques spécifiques. Que nous soyons homme ou femme, c’est une vraie révélation que de mieux cerner ce qui nous appartient en propre de ce qui est conditionnement culturel.
Nous explorerons la Lune, Venus, Neptune, Pluton, Lilith et Sedna.


"Découvrir le masculin en nous"
Comment le masculin se manifeste à travers moi

Nous voyons le masculin comme un grand archétype très conditionné par notre culture. L’astrologie nous indique des formes multiples du masculin, que ce soit sur un plan individuel ou collectif. Venez découvrir par vous-même dans votre thème astrologique comment le masculin est représenté et ses caractéristiques spécifiques. Que nous soyons homme ou femme, c’est une vraie révélation que de mieux cerner ce qui nous appartient en propre de ce qui est conditionnement culturel.
Nous explorerons le Soleil, Mars, Uranus, Neptune et Pluton.



Ces ateliers durent 3 heures et donnent l'occasion de se découvrir autrement, de découvrir ce que peut apporter l'astrologie et de partager un beau moment .
Je vous invite donc à y participer, surtout si l'astrologie vous intrigue et que vous n'êtes pas encore allés plus loin que votre signe solaire mais aussi si vous connaissez déjà peu ou prou : cette découverte de la manifestation du masculin et du féminin en nous conduira vers une meilleure connaissance de soi et nous montrera tout l'intérêt de l'astrologie.

Sylvie Lafuente Sampietro


Découvrir le féminin en nous : le 14 février de 19h00 à 22h00 au Centre d'Astrologie humaniste appliquée, 1, Rue Expilly 38 000 GRENOBLE . Tarif : 25 € et 20 € pour les adhérents à l'association. 
Découvrir le masculin en nous : le 25 avril de 19h00 à 22h00 au Centre d'Astrologie humaniste appliquée, 1, Rue Expilly 38 000 GRENOBLE . Tarif : 25 € et 20 € pour les adhérents à l'association. 

Il est prudent de réserver (nombre de places limité).Les Ateliers sont ouverts à tous publics. Si vous connaissez déjà l’astrologie, prenez votre thème natal avec vous. Autrement, transmettez nous vos date, heure et lieu de naissance  (avec  numéro  de département)  au  moment  de l’inscription (coût du montage 2 €).
Chaque atelier est indépendant.

Réservations : par téléphone au : 04 76 44 45 96
Au local lors des permanences de l'association ou lors des formations.
Par mail : assoc.altair@gmail.com



samedi 4 janvier 2014

Le roi des oiseaux

Un magnifique poème mystique soufi que la conférence des oiseaux ! Ecrit au XIIe siècle par Farid-ud-Din ‘Attâr, en voici un bref résumé, mais il vaut mieux le lire, car, nous dit le poète : "Lis ce livre, chercheur, tu sauras où aller. Savoure-le longtemps et tu seras nourri."




"Comment le splendide Simorgh apparut-il aux yeux vivants ? 
Ce fut au royaume de Chine, un soir vers l’heure de minuit. Il envahit soudain le ciel. Nul ne l’avait encore vu. De son corps tomba une plume. Elle se posa sur le pays. […]
La plume de Simorgh était indescriptible. Sa forme et ses couleurs, à peine vues, changeaient. Chacun n’en perçut qu’un instant, un éclat, mais ce fut assez pour que les cœurs en soient épris. […]
Ce qu’on peut voir de cette plume ? Autant de vivants en ce monde, autant de ses métamorphoses, autant de contours, de couleurs, autant d’œuvres nées d’un regard, autant d’empreintes passagères de son incessante beauté.
Bref, dire plus m’est impossible. Oiseaux, il vous faut décider. Qui veut partir à la recherche de ce Roi que vous désirez ? Qui d’entre vous franchit le pas ? »

Farid-ud-Din ‘Attâr. La conférence des oiseaux (adapté par H Gougaud).




Le lointain roi de tous les oiseaux, le Simorgh, fait tomber l’une de ses magnifiques plumes au centre de la Chine : les oiseaux décident de partir à sa recherche.
Ils savent que le nom de leur roi signifie Trente oiseaux ; ils savent que son palais est situé dans Kaf, la montagne circulaire qui entoure la Terre. Ils s’embarquent dans l’aventure presque sans fin.
Ils passent à travers sept vallées ou mers ; le nom de l’avant-dernière est Vertige, le nom de la dernière, Annihilation.
De nombreux pèlerins abandonnent, d’autres périssent. Trente, purifiés par leurs efforts, atteignent la montagne du Simorgh.
Enfin ils le voient : ils perçoivent qu’ils sont le Simorgh, et que le Simorgh est chacun d’entre eux, et eux tous.
Dans le Simorgh sont les trente oiseaux, et dans chaque oiseau est le Simorgh.   José Luis Borges



« Les oiseaux […] se retrouvèrent vivants dans la lumière de Simorgh. […] Ce qu’ils avaient fait, bien ou mal, jusqu’à cet instant sidérant fut effacé de leur mémoire. Au pur soleil de la Présence une âme nouvelle leur vint. Ils avaient vu dans le bas monde les mille reflets de Simorgh, ils virent tout soudain le monde qui dans Simorgh se reflétait. Tous les trente se regardèrent. Tous les trente virent Simorgh. […] Tous les trente étaient des oiseaux, et pourtant ils étaient Simorgh. […] Ils s’engloutirent dans un puits de perplexité. Ils ne savaient plus rien de rien. Ils demandèrent sans parole la révélation du Secret. « Toi », « moi », ces mots semblaient si simples ! Que voulaient-ils dire vraiment ? Le roi Simorgh leur répondit en silence : 
– « Ce splendide et puissant soleil, là, devant vous, est un miroir. Qui s’en approche et le contemple voit son visage comme il est, son corps, son cœur, son âme aussi. Le reflet ne sait pas mentir. […] Vous avez longtemps cheminé, vous avez cru parfois vous perdre. Vous ne vous êtes pas quittés. C’est vous que vous avez trouvés. […] Entendez-Moi, je suis Simorgh, votre essentiel, votre infini. Anéantissez-vous en Moi, perdez-vous en Moi, simplement, sans crainte, délicieusement, en Moi découvrez-vous vivants ! 
En lui les oiseaux disparurent comme fait l’ombre en plein soleil. Tout au long de leur longue route ils s’étaient posé des questions. En ce lieu ne restait plus rien, […] ni discours, ni chercheur, ni guide, plus rien. Plus trace même de chemin. »  


Farid-ud-Din ‘Attâr. La conférence des oiseaux (adapté par H Gougaud).



mercredi 1 janvier 2014

Une belle année 2014

Toute l'équipe de l'association Altaïr vous souhaite une très belle année 2014 pleine de lumière et de bonheur !




Et comme le suggère Guillaume Apollinaire :

"Il est grand temps de rallumer les étoiles !"



Pour suivre nos étoiles, nous vous proposerons pour ce début d'année deux ateliers astrologiques sur le thème du féminin et du masculin, animés par Sylvie Lafuente Sampietro. Je vous en dirai un peu plus très prochainement sur ce qu'ils vous permettront de découvrir sur vous-mêmes.
A suivre donc...