dimanche 28 décembre 2014

Exigence de la beauté

Pour la fin d'année, je vous invite à partager le très beau texte de François Cheng : Cinq méditations sur la beauté.
Juste un petit extrait, juste une ouverture vers le monde merveilleux de la beauté, dont nous avons la nécessité de (re)trouver le chemin !




"La beauté, en tant que valeur absolue, n'est nullement un astre inaccessible suspendue dans un ciel idéal. Elle est à la portée de l'humain, mais se situe bien au-delà d'un quelconque état de délectation et de "bons sentiments." Elle comporte la prise en charge de la douleur du monde, l'extrême exigence de dignité, de compassion et de sens de la justice, ainsi que la totale ouverture à la résonance universelle. Cette exigence et cette ouverture impliquent, de la part de celui qui cherche, un effort à creuser en lui sa capacité à la réceptivité et à l'accueil, au point de devenir "le ravin du monde", de se laisser brûler par une intense lumière. Cette lumière est seule apte à faire tomber les oripeaux qui lui encombrent corps et esprit; elle est la condition nécessaire à l'advenir d'une authentique ouverture."




"Toute beauté est singulière; elle dépend aussi des circonstances, des moments, des lumières. Sa manifestation, pour ne pas dire son "surgissement", est toujours inattendue et inespérée. Une figure de beauté, même de celle à laquelle nous sommes habitués, doit se présenter à nous chaque fois comme à neuf, comme un avènement.
C'est pour cette raison que , toujours, la beauté nous bouleverse. Il est des beautés pleines d'une lumineuse douceur qui, soudain, par-dessus ténèbres et souffrance, nous remuent les entrailles; d'autres encore, pures fulgurances, subjuguent, foudroient..."



dimanche 21 décembre 2014

Bientôt Noël !

Solstice d'hiver : jour le plus court de l'année. Un temps pour se retrouver en famille, avec ceux que nous aimons. C'est le moment de raconter des histoires...
En voici justement une, proposée par Henri Gougaud.

Ce n'est pas tout à fait un conte de Noël, mais il y est question de cadeaux, et d'amour. Comme pour Noël !




L'anniversaire

Ces deux-là n'avaient pas toujours de quoi faire bouillir la soupe. Ils n'étaient riches que d'amour. Lui n'avait pour toute fortune qu'une antique montre en argent offerte autrefois par son père. Sa femme n'avait que sa grâce, courbes sveltes, cheveux de lune, rire clair, regard de feu doux. Les gens disaient : "Quels beaux époux !" Qui plus est, tous deux étaient nés ( le hasard est un dieu folâtre) la même année, à la même heure, le même matin de juillet. Premier été de leur mariage. Voilà que s'annonce le jour des anniversaires jumeaux.

Il veut lui faire un beau, un inoubliable cadeau. Elle a envie de lui offrir elle ne sait quoi, quelque chose dont il soit fier et qu'il n'ose pas espérer. Lui sait ce qu'il voudrait pour elle : le peigne incrusté de rubis qu'il a vu à la devanture du bijoutier de son quartier. Il lui plairait, il en est sûr. Seul problème, il est hors de prix. Comment faire ? Une idée lui vient. La belle montre de son père. Elle est ouvragée à l'ancienne. "Les collectionneurs, se dit-il, recherchent ces sortes d'objets." Il y tient, c'est sûr, mais qu'importe. Pour voir s'illuminer les yeux de son épouse bien-aimée, il n'est pas de regret qui tienne. il vend sa montre au joaillier, désigne le peigne précieux.
- Faites-moi un paquet cadeau.
Merci, bonsoir. Il est content.




Sa femme, ce même-jour-là (elle revient d'un maigre marché), s'arrête devant la vitrine de la même bijouterie. Et que voit-elle ? Elle s'extasie. Une chaîne de montre en or d'une élégance de grand monde. Elle se dit, le cœur remué : "Voilà ce qu'il faut à mon homme." Elle entre. Elle demande le prix. Beaucoup trop cher. Elle réfléchit. Elle sourit enfin :
- Je l'achète. Je viendrai la chercher sans faute à la fin de l'après-midi.
Elle court à quelques rues de là, chez le perruquier des princesses, dénoue ses lourds et longs cheveux. Le maître, en connaisseur, les palpe, les caresse. Il murmure : 
- Quelle beauté !
- Ils sont à vendre, lui dit-elle.
Elle se fait tondre. Il paie bon prix.

Le lendemain, dîner de fête, gâteau, bougies, fleurs et cadeaux. Une chaîne, mais rien au bout, un peigne sans rien à coiffer, à retenir, à ordonner. Chacun avait donné pour l'autre ce qu'il avait de plus précieux. Ils s'étreignent. Ils s'émerveillent.
- C'est l'amour vrai, se disent-ils.
Ce fut un bel anniversaire. ils ne l'oublièrent jamais.




Joyeux Noël à celles et ceux qui le fêtent, bonne fin d'année à vous tous et à très bientôt.

dimanche 14 décembre 2014

Science et poésie, réflexion et intuition



Je suis avec grand intérêt l'émission de Jean-Claude Amaisen, Sur les épaules de Darwin, je crois l'avoir déjà dit.
Il sait allier à une grande curiosité pour la connaissance et la science un émerveillement pour la poésie et ce qu'elle nous dit du monde, et je crois que je suis faite aussi de ces deux pôles.
L'écoute de ses émissions me rend vraiment heureuse de toutes ces découvertes que je fais avec lui.
Ecoutons-le donc nous parler de ce qui l'intéresse dans son travail :


"Allier l’émotion à la raison. Les arts aux sciences. L’intuition et les rêves à la réflexion. La réflexion à l’action, … Je suis persuadé que c’est en croisant les approches, les perspectives, les cultures, les grilles de lecture du monde que nous enrichissons au mieux notre humanité. Aucune grille de lecture, qu’elle soit scientifique, artistique, philosophique, spirituelle, ne peut, à elle seule, épuiser la richesse de ce que nous appelons la réalité. Chacune, à condition de ne pas empiéter sur les autres, et de ne pas devenir totalitaire, peut contribuer nous faire découvrir notre commune humanité. La science nous aide à mieux comprendre le monde, mais il serait dangereux qu’elle prenne seule les grandes décisions concernant l’humanité. En particulier pour la raison suivante : les mutations à venir sont imprévisibles.
J’aime cette phrase du biologiste et prix Nobel François Jacob : « On mesure l’importance d’une découverte au degré de surprise qu’elle cause. » Si une découverte ne bouleverse pas, c’est qu’on l’attendait déjà plus ou moins et qu’il ne s’agit donc pas d’une nouveauté radicale. Même chose en art : la vraie innovation jaillit de l’inconnu. Son irruption ne pouvait être planifiée par personne et elle transcende même l’artiste qui en a été le porteur." 




"Aussi loin que je remonte dans ma mémoire, il me semble que le monde m’a émerveillé, même dans ses dimensions apparemment les plus banales. Cet émerveillement s’est accru dès que j’ai su lire. Que de petits signes noirs sur du papier, tracés par des auteurs lointains, ou anciens, parfois disparus depuis des siècles ou des millénaires, puissent contenir ce que, par ailleurs, je découvrais dans la vie, avait quelque chose de merveilleux, et de profondément mystérieux. Une forme de conversation silencieuse, à travers l’espace et le temps, avec des hommes et des femmes qui n’avaient cessé de s’émerveiller. J’aime cette phrase du généticien anglais John Haldane « La réalité n’est pas simplement plus étrange que nous ne le pensons, elle est plus étrange que nous ne pouvons l’imaginer. »



S' émerveiller de la beauté du monde, tenter de comprendre et se sentir vivant de toutes ces découvertes, voilà ce que je partage avec des hommes comme Jean-Claude Ameisen.

"Qu'est-ce que le bonheur ? Un émerveillement qui se dit à lui-même adieu." Pascal Quignard



dimanche 7 décembre 2014

L'année 2015



Nous avons vécu une soirée riche, dense et reçu beaucoup d'informations vendredi soir. La conférence d'astrologie mondiale nous a ouvert des perspectives sur 2015, sur les enjeux qui attendent le monde et sur ce que nous pouvons faire, à notre niveau.

Le titre de la conférence nous demandait d'agir en toute lucidité. Il s'agit à chaque fois pour Sylvie Lafuente Sampietro de développer le thème de l'année en faisant des ponts entre le collectif et l'individuel. L'enjeu : saisir le sens des défis qui nous attendent. En étant clairs avec ce que nous pouvons réellement faire, nous aurons plus de recul et de tranquillité.




Cette année, nous avons passé en revue 4 cycles importants. Ces cycles sont ceux que les planètes forment entre elles dans le ciel et que l'on peut mettre en correspondance avec ce que nous vivons sur la terre. Chaque partie du cycle a ses enjeux : lorsque les planètes se rencontrent, et ensuite au fur et à mesure de leur avancement, lorsqu'elles font des angles remarquables entre elles, jusqu'à un retour à la rencontre qui initie un nouveau cycle.


Chaque cycle est porteur de nombreux défis pour l'humanité et donc pour chacun d'entre nous.
Par exemple, le cycle Pluton/Uranus démarré en 1965/66  pour lequel nous sommes dans une phase de crise  d'action est porteur de la révolution informatique, de la gestion alimentaire, de l'agriculture, de l'écologie, du contrôle des naissances, du statut de la femme et il concerne beaucoup la Chine ( le cycle a démarré avec la révolution culturelle).




Après avoir étudié chacun des quatre cycles, la synthèse nous a permis de faire un point sur le principal enjeu en 2015 pour chaque cycle :

Avec le carré croissant Uranus/Pluton, nous assistons à l'émergence d'un nouveau monde, en train de prendre forme. Ce moment n'est pas facile mais il faut insister sur toutes les avancées positives que ce cycle permettra.
Avec Neptune /Saturne, une crise de conscience humaniste se profile pour la fin de l'année (les idéaux du XIXe siècle se sont effondrés et il faut reconstruire).
Avec Uranus/Saturne en sesqui-carré, la folie du libéralisme à outrance peut conduire à de nouvelles crises financières.
Et le carré de Saturne à Jupiter conduit à une crise de conscience sur la gestion des projets de développement, tant pour la France, que l'Europe et beaucoup de pays.



Beaucoup de défis nous attendent mais je crois que le message est bien passé : nous ne sommes pas sortis de la conférence gonflés d'un optimisme béat, mais nous avons pu mesurer à quel point le fait d'être lucides sur la situation nous permet d'envisager bien des domaines où il est possible de croire à un avenir passionnant.
Et je retiens le message de Marc Halevy : " Prenez le ruisseau qui coule le plus près de vous."



lundi 1 décembre 2014

Conférence d'astrologie mondiale le 5 décembre

N'oubliez pas, vendredi soir, la conférence d'astrologie mondiale :



Etonnement et émerveillement



Etonnement, émerveillement, curiosité : ce sont les moteurs de ma vie, me semble-t-il.

C'est ce qui m'a amenée à m'intéresser à  bien des sujets et c'est ce que j'essaie de partager un peu dans ce blog.
"A l'origine comme aujourd'hui, c'est l'étonnement et l'admiration qui conduisent les hommes à la philosophie." disait Aristote




Aristote que l'on redécouvre a dit bien des choses passionnantes sur ce sujet.
Par exemple :
"C'est par l'étonnement que les hommes, maintenant comme au début, commencèrent à philosopher, s'étonnant d'abord des plus banales parmi les choses embarrassantes, avançant ensuite peu à peu dans cette voie pour s'interroger sur des choses plus importantes."

"Or, celui qui s'interroge et qui s'étonne estime qu'il ignore (c'est pourquoi aussi l'amateur de mythes est d'une certaine façon philosophe, car le mythe est composé en soi de choses étonnantes); de sorte que, si c'est pour échapper à l'ignorance que les hommes ont philosophé, il est clair que c'est pour savoir qu'ils poursuivaient la science, et non en vue de quelque utilité."




Oui, l'étonnement peut être désintéressé et comment ne pas s'émerveiller devant notre univers, du plus petit grain de matière à la plus grande galaxie. Tout n'y est que mystère et beauté.
C'est cet étonnement qui m'a conduit aussi vers l'astrologie et vers les mythes dont parle Aristote, étonnants et tellement pleins de sens !

La conclusion est pour Einstein : 
"Celui qui ne peut plus éprouver ni étonnement ni surprise est pour ainsi dire mort; ses yeux sont éteints."




Des photos de feuilles de gingko biloba illustrent cet article : c'est un arbre très ancien et qui peut vivre plusieurs milliers d'années. On le trouve beaucoup en Asie d'où il est originaire mais aussi par chez nous. Il a en automne un feuillage doré magnifique qui l'a fait baptiser : l'arbre aux quarante écus.