dimanche 10 mars 2013

Résister

J'ai vu récemment un joli film : "Les bêtes du sud sauvage". Il parle de la résistance à un monde que l'on veut vous imposer, un monde qui ne nous convient pas et qu'il n'est pas inéluctable d'accepter.
Ce film parle de bien d'autres choses, de la fidélité à sa lignée, de la fin d'un monde, de la solidarité, de la capacité à dépasser les peurs et les traumatismes.




"Les bêtes ne sont d'abord que des poules et des poussins, un cochon, un chien. La petite ménagerie d'un capharnaüm de bidonville aux airs d'arche de Noé : voilà la tanière de la petite Hushpuppy, gamine noire qui vit avec son père au milieu de l'eau, en marge du « monde sec », dans le bayou, en Louisiane. Les bêtes sont aussi les êtres humains. Hushpuppy partage ce qu'elle mange avec le chien, et le jour où on lui donnera un crabe pour un dîner de fête, il faudra qu'elle le dévore en le mettant en pièces à grands coups de mâchoire, férocement. Mais cette enfant solitaire sait aussi écouter battre le coeur des animaux et entendre, sous la sauvagerie et la misère, la beauté du pouls de la vie, le mystère de l'univers. Puis la tempête se lève et s'abat sur la Louisiane." Extrait d'une critique de Telerama.




La résistance contre la fatalité et ce que veulent imposer les hommes qui vivent de l'autre côté des digues, nous entraîne dans un conte où l'amour donne la force de continuer, où l'énergie pour survivre est têtue et où l'enfance nous ouvre des portes sur  l'émerveillement au coeur de la vie dévastée. L'enfant ressent ce qui la rattache à ce monde, et elle sait qu'elle doit le défendre.


Cette résistance m'a fait penser à nouveau à l'indignation de Stéphane Hessel, dont l'écho a été relayé cette semaine. La même résistance, le même refus d'un monde non souhaité.
Je sais la différence entre indignation et résistance, entre le refus d'accepter ce qui vous est imposé et le désir de liberté.




Je ne peux cependant m'empêcher de faire un parallèle entre le thème de ce film et ces mots mis cette semaine en une de Courrier International et repris du Guardian.
Il s'agit cette fois d'indignation :

"Il arrive que des pays, voire des civilisations entières, prennent de mauvaises habitudes, ou pire. C’est pourquoi, depuis l’époque des prophètes jusqu’à nos jours,  l’indignation, la colère et les appels à un ressaisissement moral ont de tout temps été nécessaires. L’indignation est autre chose que la révolution, la rébellion et la restauration, bien qu’ayant des liens avec les trois. Peut-être lui arrive-t-il d’être simpliste, feinte ou hors de propos, mais sans elle jamais la vie ne connaîtrait de nouveau départ."





Dans les deux cas, il s'agit de trouver ce qui nous définit, notre référence, et donc les limites que nous n'acceptons pas de franchir.
Comme le souligne l'article du Guardian, si parfois, cette indignation nous parait folle, elle est indispensable, car elle est nécessaire à la création d'un monde nouveau.
Je vous invite à venir écouter la conférence de Sylvie Lafuente Sampietro le 12 avril, car elle nous proposera  une réflexion sur ces sujets : l'acquisition de références internes, de l'autorité pour aller vers la conscience (le titre de la conférence : "Saturne : les chemins de la conscience") et nous donnera des pistes pour nous positionner dans le monde actuel.

Conférence à la Maison du Tourisme de Grenoble le 12 avril à 20h30.

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