mardi 29 mai 2012

Constellations astrologiques


Les stages d'été organisés par Sylvie Lafuente Sampietro sont l'occasion de pratiquer l'astrologie de façon différente.
Il y est moins question de connaissances à acquérir que de se découvrir soi-même en revisitant ses expériences sous un angle particulier. Puis, lorsque les blocages sont mis en lumière, il est possible de faire émerger des pistes pour évoluer.
L'été dernier, j'assistais au stage sur Neptune : "de l'illusion à l'extase" et nous avons expérimenté ce que Sylvie Lafuente Sampietro appelle des constellations astrologiques.
Voici juste quelques impressions qui me restent.
Un cercle est défini au centre du groupe : c'est le mandala astrologique de la personnalité. Ce cercle est divisé en douze signes du zodiaque. Je me demande à ce moment-là comment ce cercle va pouvoir devenir un lieu de transformation.
Nous avons tous ensemble compris le problème d'un des participants, il va se trouver exposé dans ce cercle : la curiosité l'emporte, je ne me pose plus de questions, je suis le processus.
Le cercle représente la psyché de la personne : elle y place les personnages qui sont impliqués dans le problème. Ces personnages, ce sont ceux de notre royaume intérieur, le roi (Soleil), la reine (Lune), le messager (Mercure), la princesse (Vénus), le chevalier (Mars), le grand conseiller (Jupiter), le ministre de l'intérieur (Saturne)... Ils sont placés au fur et à mesure que la personne les choisit parmi nous dans l'assemblée.
Il se passe des choses surprenantes : certains personnages se retrouvent bloqués, incapables de bouger, d'autres ont envie de frapper, tout en colère, d'autres se font tout petits et semblent écrasés.
Petit à petit, on cherche comment débloquer la situation. Les personnages évoluent, se libèrent, sont moins en colère, forment des alliances. Une solution finit par se dessiner qui est proposée à la personne.
Ce n'est pas chose aisée pour elle d'accepter : ce qui se joue à l'intérieur d'elle et dont elle n'a pas vraiment conscience, les forces qui la bloquent, les forces sombres qui la dirigent sont autant de difficiles prises de conscience.


Si c'est difficile pour la personne , c'est très parlant  pour les spectateurs et très utile pour les participants choisis pour être dans le cercle. Rien de tel que d'avoir été représentant d'une planète dans la psyché pour comprendre son fonctionnement en nous !
Et voir en action les éléments de la psyché donne toute sa signification à l'interprétation du thème : les symboles des planètes deviennent vivants.
Aventure très enrichissante, mais difficile à maîtriser : il faut toute l'expérience de Sylvie Lafuente Sampietro pour nous conduire vers le but et nous permettre d'en tirer l'essentiel sans nous perdre. Nous perdre avec Neptune eût été facile, tout nous y incitait, mais le cap a été maintenu pour que nous puissions également goûter à la face lumineuse de Neptune et à l'amour universel.


mardi 22 mai 2012

L'astrologue médiéval



Je vous livre aujourd’hui une histoire d’étoiles et d’astrologue, une histoire médiévale que j’ai extraite des « Contes des sages qui lisent dans les étoiles », petit livre de contes tournés vers le ciel. Certes, l’inspiration de cet astrologue ne relève pas uniquement  de la lecture des cartes   mais l’histoire est plaisante à lire et à écouter, laissons-nous donc  emporter… 







L’étole de l’étoile

L’astrologue-philosophe Aurélien de Béard, dit le Bien-Assis, regardait le soleil disparaître à l’horizon. Il voyait poindre les premières étoiles avec soulagement : la contemplation de la voûte céleste lui apportait la clarté de l’esprit. Au matin, il devrait choisir ce qu’il dirait à son seigneur. Car lire dans les étoiles, ce n’était pas consulter un livre écrit à l’avance. Il fallait humer, entrevoir l’action juste. Il sourit à sa jeunesse éclairée. Il avait connu Abu Nasr Muhammad, dit Al-Farabi, lors d’un voyage en Orient et était resté des années à ses côtés. Le jeune homme élevé dans la rigueur chrétienne avait suivi un maître du bonheur sur les grands chemins. Sa vision du monde avait été transformée. Le conseiller-astrologue de l’émir Sayt al-Dawla, consulté par les princes, éclaircissait les allées sinueuses du destin. Après avoir reçu sa vision dans le désert, il prophétisait l’avènement d’une Cité juste et cheminait en totale harmonie avec le monde. Musicien, il encourageait chacun à jouer sur le corps-instrument qu’il avait reçu, son rythme et sa propre mélodie. Les astres influençaient nos destinées, ils ne déterminaient pas tout. Ils traçaient les possibles que le sage transcende en complicité avec les flots de l’intelligence.

Aurélien de Béard se dit que sa responsabilité était de rester un homme libre, un astrologue-équilibriste, jouant de révélation et de raison, usant de préscience et d’ingénuité devant le mystère. Il avait une nuit pour sortir du dilemme auquel il était confronté. Les complots avaient rendu le climat infect, il était salutaire de crever l’abcès. Ainsi l’exigeait le roi. Mais les solutions s’avéraient sinon toutes violentes, du moins entachées de férocité.

Reprenant ses notes, il considéra les thèmes des protagonistes, leurs aspects planétaires en Sagittaire (on était début décembre), les conjonctions favorables et les carrés. Il fit comme son maître lui avait enseigné, confrontant les issues dans leurs aspects vertueux ou sordides, jaugeant les cœurs résistant à la fatalité, cherchant la voie précieuse de la nature première, la fitra insaniyya, l’écho de la liberté. Une image insolite lui vint à l’esprit : Isabeau, la fille du seigneur du comté voisin, en train d’accoucher !?!
Elle portait une étole bleu nuit et une étoile d’or,  brodée. Des courtisans ôtaient leurs habits de chasse, jetant dagues, lames et arbalètes devant le lit. Une étoile filante traversa le ciel faisant le signe paradoxal des déterminations effacées.

Ainsi, la solitude politique du roi était la croûte de son esseulement. Que le jeune souverain épouse Isabeau, qu’ils aient un enfant, modifiait tout l’écheveau des influences grossières. Il suffisait de poser une étole et que l’étoile scintille sur le duché. Aurélien pensa à Aristote et à Platon, referma son carnet et murmura un chant d’Ali ibn Nafi, le savant dit Merle Noir, le poète-astrologue qui faisait des prédictions chantées.

 Il savait ce qu’il dirait à son seigneur et que son seigneur l’écouterait.

mercredi 9 mai 2012

La biodanza (suite)



Notre soirée consacrée à la découverte de la biodanza fut joyeuse, pleine de danses et nous étions tous dans le bonheur de ce moment-là.
Il m'a semblé que cette soirée nous appelait à avoir confiance dans ce que nous offre la vie à chaque instant.



J'ai recherché quelques phrases qui permettraient d'exprimer ce que j'ai ressenti.

Tout d'abord, la joie de chaque instant :
Extrait d'un conte de Henri Gougaud dans Le livre des chemins, conte intitulé Le rayon de soleil :
" Le matin, quand tu te réveilles, à l'heure où l'on prie le Très-haut, que fais-tu, dis-moi, diable d'homme ?
L'autre lui répondit :
_ C'est simple. A l'aube, je sors dans le pré, et je dis bonjour au soleil. Puis, pour qu'il sache, ce bon père, que je suis content de le voir, je fais deux ou trois cabrioles dans l'herbe mouillée, devant lui, et je lui chante une chanson. Je crois qu'il en a du plaisir. J'en ai beaucoup à lui en faire. Lui et moi, nous nous aimons bien."
Danser la vie, c'est se souvenir aussi que chaque jour est une joie, la joie de vivre et qu'on peut la célébrer en dansant.

"Jamais peut-être faire chanter les choses n'a été plus urgente et noble mission à l'homme." Aragon



C'est aussi faire confiance à la vie pour nous fournir ce dont nous avons besoin : le message symbolique de Jupiter nous indique la voie vers cette confiance lorsqu'elle ne nous est pas naturelle. 
Un autre message trouvé dans l'Evangile de Matthieu :

"Jesus dit :
_ Regardez les oiseaux du ciel. Ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n'amassent rien dans les greniers.
Qui de vous peut, par son inquiétude, ajouter une coudée à la vie ?
Ne vous inquiétez pas du lendemain, car le lendemain aura soin de lui-même." (Evangile de Matthieu)

La biodanza m'est apparue comme un moyen de donner de la joie et de la confiance, de se retrouver et de retrouver l'autre dans cette danse aimante. Les hommes dansent ensemble sous les étoiles depuis si longtemps !
Il y a bien des façons de dire ou de retrouver la joie et le bonheur de vivre, la biodanza est l'une d'elles.



Merci à Bertrand pour cette joyeuse soirée découverte. je précise que l'article ci-dessus ne constitue que quelques impressions personnelles et ne prétend pas définir la biodanza. Pour cela, rendez-vous sur le site de Bertrand, par exemple : biodanza-bertrand.com

vendredi 4 mai 2012

Le chemin de l'amour n'est pas de tout repos


En me remémorant la conférence sur Sedna, Vénus et le pouvoir de l'amour, j'ai retrouvé les paroles de Fabrice Midal qui me semblent bien exprimer le message de Sedna. 
   

"De l'amour on ne sait rien parce que c'est chaque fois un choc, un appel, au plus grand, au plus ample, dans la rencontre entre deux êtres et dans cet amour absolu, incroyablement provoquant, qui va jusqu'à celui des ennemis. On trouve dans les traditions bouddhistes et chrétienne cette idée de tendresse pour ses plus grandes faiblesses. Aimer, c'est avoir à faire la paix avec là où nous sommes le plus vulnérable. Etty Hillesum en parle de manière lumineuse. La souffrance n'est pas un obstacle à l'amour, c'est ce qui vous appelle à un surcroît d'amour, à un dénuement, et vous demande d'embrasser votre propre fragilité, de prendre le risque de souffrir. Si vous voulez une vie confortable, débarrassez-vous de l'amour.
Le Christ nous montre d'abord comment son amour va là où les hommes, la logique, la raison, le bon sens ne veulent pas aller. Sa parole est inouïe parce qu'il donne l'amour là où les gens n'en veulent pas, où le discours social dit : "Pas là"."


Le chemin de l'amour n'est pas aisé, mais si nous parvenons à aimer ces zones fragiles, honteuses et sombres de nous-mêmes, nous serons beaucoup plus forts ensuite pour porter notre amour dans le monde.



Fabrice Midal est philosophe et spécialiste du bouddhisme. Il a publié en 2010 : "Et si de l'amour on ne savait rien."

Etty Hillesum, une vie bouleversée :  Vivant dans une joie miraculeuse et charismatique l’une des pages les plus noires de l’Histoire, une jeune juive hollandaise de vingt-neuf ans s’apprête à être déportée avec une liberté d’esprit surprenante face aux événements et face à elle-même. Jour après jour, dans un combat lumineux et singulier pour rencontrer la vérité et la réalité telle qu’elle est, elle confie à son journal son cheminement mystique et son inébranlable parti pris d’espérance : la vie est “belle et pleine de sens” à chaque instant. Nous reviendrons un peu plus tard ici sur le message d'Etty Hillesum.